De kessé? Origines du podcast
Les podcasts sont devenus, depuis l’invention du terme en 2004, un réel phénomène dont les écoutes et la production n’ont cessé de croître au fur et à mesure que les baladeurs audios se modernisent. Venant de la contraction entre iPod et broadcast (diffuser en anglais), le terme désigne un fichier audio mis sur une plateforme et destiné à être écouté sur un baladeur. Grâce à l’avènement du numérique, les podcasts sont maintenant écoutables sur toutes les plateformes.
Entre facilité de production et simplicité de consommation, la baladodiffusion connait, depuis 5 ans, une croissance vertigineuse. C’est sans compter la dernière année de pandémie mondiale, qui a participé à la démocratisation des podcasts: les confinés, à la recherche de contact humain mais lassés des écrans à longueur de journée, se sont largement tournés vers l’audio, du moins au Québec.
À la conquête du podcast agricole
Quel rapport avec l’agriculture, me direz-vous? La réponse est très simple. Parmi les thèmes récurrents dans les dernières années, on trouve la politique, l’art, l’éducation, l’alimentation… et l’agriculture. Les Québécois semblent de plus en plus souhaiter savoir qui se trouve derrière les produits qu’ils achètent. Portés par le mouvement “Mangeons local plus que jamais”, l’engouement et l’intérêt pour l’agriculture au Québec se sont fait ressentir dans nos assiettes, et dans nos médias!
Mais de quoi parle-t-on dans ces podcasts agricoles? On aborde l’innovation agricole, le bien-être animal, le développement durable, la santé mentale et les difficultés financières des producteurs. Certains podcasts sont même centrés sur des groupes sociaux, comme Les Agricoles, qui donnent la parole aux femmes du milieu agricole; ou sur une industrie spécifique, comme le Porcast, dans lequel les deux animateurs partagent leurs connaissances de l’avancement et de l’innovation en production porcine, de manière conviviale. Divertir et informer sont les mots d’ordre, à l’ère du podcast agricole!
Pour certains producteur et fermes indépendantes, la pandémie a beaucoup ralenti les activités, notamment en raison de l’impossibilité de se déplacer. On voit donc, dans la multiplication des productions de balados, une volonté pour les acteurs de l’industrie agricole et agroalimentaire de partager leur réalité ou leur expertise d’une manière beaucoup moins formelle que par les webinaires, par exemple. Et contrairement aux salons agricoles, dont l’objectif est avant tout commercial, les podcasts ont l’avantage d’avoir une visée plus éducative et ludique. Cerise sur le sundae, les podcasts sont peu chers à produire, et souvent gratuits à l’écoute! Résultat: ils rejoignent un plus grand public.
Un micro pour retrouver sa voix
Ces podcasts permettent certes aux agriculteurs d’échanger entre eux sur leurs pratiques, mais ils permettent également au grand public d’en connaître un peu plus sur ce milieu qui est souvent mis à l’écart. En effet, de par leur éloignement, les agriculteurs sont encore trop peu au cœur du débat public.
De plus en plus, pourtant, la diffusion de podcasts agricoles sur des médias traditionnels de masse tels que Radio-Canada ou La Presse (deux des médias francophones les plus lus en Amérique du Nord), permet de valoriser leur place et leur opinion.
Les baladodiffusions renferment donc un potentiel immense pour les agriculteurs qui souhaitent sensibiliser les populations à leurs pratiques et leur quotidien. Leur facilité de production, de diffusion et de consommation permet d’innover constamment. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs un très bon moyen de les diffuser. L’avènement de la culture participative s’exprime en partie par l’essor du podcast.
Quoi de mieux pour créer un esprit de communauté autour de ceux qui nous nourrissent tous les jours, que de faire entendre leur voix?